En présence d’une quarantaine de membres de l’Economist Club, Aline Muller, Directrice générale du LISER depuis 2016, s’est exprimée le 2 décembre 2019 sur le thème des » Enjeux de la recherche publique au Luxembourg « , son financement et son impact sur le développement du pays.
Le LISER, centre de recherche interdisciplinaire en sciences économiques, sociales et spatiales, siège à la Maison des Sciences Humaines, sur le campus de l’Université à Belval. Son équipe de 150 employés de 29 nationalités différentes comprend des démographes, des juristes, des économistes, des géographes, des politologues, des psychologues, des sociologues et des statisticiens. « LISER » d epuis 2014, il s’agit de l’ancien CEPS/INSEAD, créé en 1989 aux débuts de la recherche publique luxembourgeoise. Avec le LIST (technologie), le LIH (santé) et l’Université, le LISER forme le « Research Team Luxembourg ». Il est financé pour 53% par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
Les travaux de recherche du LISER portent sur la population et sont répartis en trois départements : Conditions de vie, Marché du travail et Développement urbain et mobilité, traitant de questions telles que la pauvreté, l’inégalité, l’éducation, l’intégration sociale, le chômage, la santé, le logement, la mobilité et la convergence régionale. L’objectif est d’exploiter les données afin que le Luxembourg se « connaisse mieux ». Les résultats des travaux doivent permettre d’éclairer les décideurs politiques et les aider à prendre des mesures intelligentes, quand trop de décisions se basent encore sur des opinions non vérifiées.
Le LISER, pour obtenir les données qui l’intéressent, a besoin de l’accord de l’autorité concernée (Ministère de la santé, Ministère du Logement…) et peut rencontrer des refus. Ainsi, certaines données non actualisées sur le secteur privé datent de 2013 et les travaux de préparation aux grandes transformations sociétales qui s’annoncent deviennent très difficiles.
Le rapport de l’OCDE de 2016 a souligné les leviers d’améliorations, notamment la collaboration de la Recherche luxembourgeoise avec les industries et les entreprises et les relations entre le secteur public et le secteur privé. Les dépenses R&D du secteur privé restent très faibles au Luxembourg, et celles du secteur financier le sont encore davantage. On est loin d’atteindre les 3% du PIB investis en Recherche.
Un manifeste à l’initiative de plusieurs acteurs institutionnels (Chambre de Commerce, Chambre des salariés, Union des consommateurs…) va être présenté prochainement afin de définir un consensus sur les données dont on a besoin, à l’image de modèles déjà implémentés en Finlande et en Suède. A terme, une infrastructure de données doit devenir accessible aux citoyens. La transparence est nécessaire, mais cette idée est encore assez nouvelle au Luxembourg. Aline Muller suggère daller vers des coopérations de données et défendre une certaine idée de patrimoine sociétal.
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